|
|
|
|
|
Réponses
Question 6: SécuritéLe Canada devrait-il déployer plus d’efforts pour remédier aux conditions qui provoquent les conflits et l’insécurité au-delà de nos frontières? Si oui, où doit-il le faire? |
Participant: | 1262 |
Date: |
2003-04-09 12:14:48 |
Réponses: |
À cette question, j'apporterai trois réponses. Premièrement, oui. Deuxièment, oui. Et troisièment, oui. Le Canada s'est progressivement désengagé de ses responsabilités morales à cet égard, ce qui l'a amené à un isolationisme de fait. Cet isolationisme porte atteinte à la réputation du Canada et notre pouvoir d'influence s'en trouve sévèrement diminué. Le Canada a beaucoup à offrir au monde; le Canada reste une expérience unique et, même si la situation est loin d'être parfaite, - le statut des francophones et des premières nations étant beaucoup trop fragile et la marginalisation croissante de l'influence politique du Québec est franchement malsaine - la façon canadienne de règler ses différents demeure hautement pacifique et constitue un exemple pour le reste du monde.
La politique "Pearsonienne" qui a traditionnellement guidé les interventions canadiennes était empreinte de générosité, d'altruisme et de valeurs morales. Cette politique a conféré au Canada un prestige pratiquemment disproportionné par rapport à son influence réelle. Malheureusement, je crains que le désengagement actuel ne soit en train de dilapider ce capital de sympathie, dont on ne saurait surestimer les bienfaits. De plus, je crains fort que notre désengagement progressif des affaires du monde conduise de plus en plus de gens à travers le monde à amalgamer le Canada aux États-Unis d'Amérique, ce qui, considérant la politique étrangère américaine qui a court en ce moment, serait franchement embarassant.
Quant à savoir où intervenir, je dirais partout où c'est nécessaire. Qui eut cru qu'un pays aussi éloigné de notre réalité et de nos intérêts à court terme que l'Afghanistan servirait de base arrière à des terroristes qui ont causé la mort de près de 3000 personnes situées à 6 heures de route de Montréal ? Et, comme je l'ai écrit en réponse à une autre question, il n'est pas interdit de penser que l'état chaotique dans lequel l'Afrique centrale est présentement plongé n'est peut être pas étranger à la ré-apparition du virus Ébola.
On ne peut prétendre, d'une part, que nous vivons à l'ère de la mondialisation et, d'autre part, vouloir circonscrire nos efforts en matière de maintien de la paix à une poignée d'endroits jugés plus stratégiques en fonction d'impératifs forcément ponctuels. |
|
|
|