Questions posées dans le document de réflexion :
Nous ne pouvons préserver nos valeurs et notre qualité de vie si nous ne défendons pas ces valeurs à travers le monde. Le Canada n'est pas une « île » et nous ne pouvons pas vivre isolément. Nous devons être plus conscients de notre interdépendance totale et nous efforcer, au sein de différentes instances internationales, de faire connaître les valeurs canadiennes à l'étranger.- Un participant
À une époque où le Canada se bat pour affirmer ses priorités dans un monde dominé par les États-Unis, de plus en plus isolés, il pourrait, en mettant l'accent sur les principes de la démocratie – responsabilisation, transparence, tolérance, multipartisme, élections justes, égalité des sexes et respect des droits de la personne – se démarquer et proposer un cadre conceptuel et organisationnel pour bon nombre de ses initiatives et programmes actuels. Il serait bon également de promouvoir à l'étranger le régime fédéral canadien, expérience unique en son genre et qui a fort bien tourné.- Un participant
La grande majorité des participants au Dialogue souhaitent que la présence du Canada sur la scène internationale soit à l'image de nos valeurs essentielles et de la diversité de notre société. Il importe, a-t-on souligné, que ce troisième pilier de la politique étrangère canadienne soit renforcé, compte tenu des transformations en cours à l'échelle mondiale :
On pourrait fort bien considérer les valeurs canadiennes comme un atout et un modèle singuliers que le Canada peut offrir à l'humanité au moment où l'insécurité se propage de plus en plus en raison des clivages religieux, culturels, sociaux et économiques.
Certains font ressortir le caractère complexe du fédéralisme canadien et l'hétérogénéité croissante de la population, et soulignent que notre expérience du pluralisme démocratique pourrait offrir des pistes de progrès à des sociétés multi-ethniques qui cherchent à surmonter les clivages et la violence; on mentionne notamment le Sri Lanka, où le Canada a déjà commencé à jouer un rôle de cet ordre. Dans l'ensemble, les participants souhaitent que les valeurs canadiennes soient intégrées à notre politique étrangère afin qu'elle soit pleinement ouverte à la fois à notre propre diversité nationale et à celle de la communauté mondiale, et qu'elle puisse engager un dialogue respectueux avec les autres pays et les autres cultures. Plusieurs participants font également remarquer que notre influence internationale gagnera en crédibilité et en efficacité en affichant un bilan plus positif en ce qui a trait à la promotion de la place des femmes, des minorités visibles, des personnes handicapées, des Autochtones et des communautés d'immigrants dans la société canadienne. La plupart soulignent que le dialogue interconfessionnel peut favoriser la réflexion au Canada et ailleurs sur des questions qui suscitent de grandes préoccupations à travers le monde.
Le cinéma, la chanson, le théâtre et les arts visuels sont autant de cartes de visite plus originales les unes les autres. Les artistes qui les ont créées sont les représentants de notre société pacifique, multiculturelle, respectueuse et accueillante. La promotion à l'étranger des arts produits par des Canadiens est une façon non invasive de montrer notre société.- Un participant
L'enseignement supérieur et la coopération des chercheurs au niveau international transforment les forces de la mondialisation à l'avantage des sociétés.- Un participant
Nombreux sont les participants qui reconnaissent la valeur de la diplomatie culturelle dans les relations internationales du Canada et qui estiment que le profil élevé des artistes canadiens de par le monde peut donner accès à un grand nombre de nouveaux débouchés susceptibles d'engendrer des bienfaits à long terme. Un participant souligne que ce genre de diplomatie culturelle
offre au Canada un des moyens les plus efficaces de se faire entendre à l'étranger [...] car il crée une image positive de notre pays dans les médias étrangers et parmi les personnalités influentes et les décideurs du monde des affaires, du secteur public, des milieux politiques et universitaires, et du monde des arts.
Les participants estiment aussi que les arts et la radiodiffusion publique, ainsi que les échanges d'universitaires, de jeunes, d'étudiants et autres échanges de personne à personne, sont des outils importants pour faire connaître le Canada à travers le monde et pour mettre le monde à la portée des Canadiens. Certains préconisent par ailleurs une augmentation appréciable des ressources consacrées à la promotion des activités et des organisations artistiques à l'étranger, notamment en faveur des communautés autochtones et culturellement diverses du Canada; il convient de donner à cet appui élargi une place plus importante dans les priorités, l'organisation et les activités du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) afin de faire ressortir qu'il fait partie intégrante des objectifs de la politique étrangère canadienne.
En ce qui a trait à la promotion de l'éducation et du savoir, un participant rappelle que les échanges bilatéraux d'étudiants
favorisent l'entente interculturelle et interconfessionnelle, contribuent à la diffusion des valeurs canadiennes, permettent de développer des contacts commerciaux et professionnels pour l'avenir et véhiculent une image plus moderne du Canada.
Les participants au Dialogue s'inquiètent toutefois des coûts et des niveaux de soutien financier, du financement des bourses d'études et des effets défavorables de l'exode des cerveaux des pays en développement ou vers d'autres pays industrialisés. Ils font d'utiles suggestions, proposant qu'on fasse davantage pour appuyer les études canadiennes à l'étranger et les études en développement international au Canada, pour promouvoir l'accès aux produits éducatifs et culturels canadiens et pour lancer des activités organisées conjointement avec divers organismes d'éducation internationaux. La coopération internationale au niveau des universités et des instituts de recherche est perçue comme un moyen d'approfondir notre compréhension des défis que doit relever la politique étrangère canadienne et d'établir des contacts à travers le monde. On recommande de mettre sur pied des programmes d'échanges destinés à promouvoir la compréhension mutuelle entre universitaires canadiens et américains, et de faire appel à l'Organisation universitaire interaméricaine pour accroître la mobilité des étudiants et du personnel enseignant et pour développer les connaissances interculturelles et les compétences linguistiques.
Les stéréotypes abondent, et tous ont tendance à propager une image réductrice du Canada. Il y a un besoin évident de promouvoir et développer une perception plus large, capable de faire connaître et comprendre les modèles de valeurs et les modèles culturels du Canada.- Un participant
Le Canada jouit d'une image favorable sur la scène internationale, mais plusieurs participants se disent préoccupés par le fait que son profil à l'étranger est peu relevé ou ne correspond plus à la réalité; ils affirment que nous devons moderniser cette image et définir en termes plus claires les éléments de la perception que nous voulons projeter. Certains souhaitent que des campagnes de promotion et d'information soient lancées dans des marchés clés et que la présentation de nos valeurs et de notre culture soit plus imaginative. C'est là un point que soulèvent également les gouvernements provinciaux, qui recommandent la création d'une « image de marque » présentant le Canada comme une destination de choix pour les partenaires économiques, les visiteurs, les étudiants et les immigrants qualifiés. Un intervenant propose de faire mieux connaître le Canada en faisant appel aux quelque 7 000 spécialistes en études canadiennes à travers le monde, dont l'influence s'étend à un grand nombre d'étudiants, de médias et de publics étrangers. Il est également recommandé qu'on élargisse les programmes de stages, de partenariat, d'échange et autres, en concertation avec les gouvernements, les parlementaires, les associations privées et les ONG.
Le Canada conserve une excellente réputation internationale. Cette réputation risque toutefois de s'effriter si nous ne mobilisons pas les ressources nécessaires pour apporter des contributions de fond dans des domaines comme les capacités militaires, l'aide au développement et les capacités au niveau de la formulation des politiques.- Un participant
Nous devons définir l'« avantage canadien ». Le Canada doit combattre la fragmentation actuelle des messages et des activités, alors que, chacun de son côté, les ministères fédéraux et les provinces font leur propre promotion sur la scène internationale et poursuivent des politiques qui ne sont pas coordonnées. Il est plutôt ironique de constater qu'à l'ère de l'interdépendance mondiale, un si grand nombre de nos initiatives sont menées isolément les unes des autres.- Un participant
Certains participants au Dialogue, conscients de la nécessité de renforcer le rôle global du Canada dans l'arène internationale, font remarquer qu'il faudra mobiliser beaucoup plus de ressources et de capacités pour promouvoir ses valeurs et ses intérêts et pour appuyer des partenariats bilatéraux et multilatéraux crédibles. Ils soulignent que l'effet cumulatif des compressions budgétaires du passé n'a pas encore été corrigé et que, de ce fait, la politique étrangère canadienne ne pourra atteindre ses objectifs sans des réinvestissements appréciables dans la diplomatie, la défense et l'aide au développement. On recommande notamment que soient accrues les ressources et les capacités du MAECI tant du côté de la formulation des politiques que des missions à l'étranger.
De nombreux participants encouragent aussi le gouvernement à chercher à accroître la cohérence des politiques des différents ministères et organismes qui appuient les relations du Canada avec l'étranger. Parmi les éléments qui méritent une attention toute particulière, on cite notamment les relations entre le MAECI, l'Agence canadienne de développement international et le ministère de la Défense nationale. On préconise également une cohérence accrue des politiques touchant le commerce international, l'aide au développement, l'environnement et le développement durable. D'autres participants insistent sur l'importance d'établir des partenariats au Canada même avec les autres paliers de gouvernement et avec les organisations de la société civile. Les gouvernements provinciaux et territoriaux rappellent la nécessité de mettre en place des mécanismes axés sur le fédéralisme coopératif pour élaborer des stratégies internationales efficaces. Il importe de coordonner davantage tous ces instruments et tous ces points de décision pour permettre au Canada de parler d'une seule voix et de jouer son rôle sur l'échiquier mondial.
Enfin, les Canadiens soulignent qu'ils attendent du gouvernement qu'il prenne les devants afin de définir des politiques claires et de fournir les ressources et la coordination nécessaires pour les appuyer. Plusieurs initiatives ont déjà été lancées pour accroître la cohérence des politiques des ministères fédéraux à l'égard de tous les aspects des affaires internationales du Canada. Au sein même du MAECI, les ressources et les affectations font aussi l'objet d'un examen attentif.
Au cours des mois qui viennent, les avis que nous avons reçus des citoyens du Canada éclaireront la formulation des orientations futures de sa politique étrangère. La quantité et la variété de ces avis témoignent de l'intérêt des Canadiens pour les affaires internationales; elles témoignent aussi de la vigueur de notre démocratie. Les participants au Dialogue ont beaucoup fait pour aider à définir une stratégie axée sur la sécurité et la prospérité du Canada et de la communauté mondiale.