Un message de l’honorable Bill Graham,
ministre des Affaires étrangères
Dans le discours du Trône de septembre dernier, le gouvernement a
annoncé qu’il inviterait les Canadiens et les Canadiennes à prendre
part à un dialogue consacré à la place qu’occupe
le Canada dans le monde. En tant que ministre des Affaires étrangères,
je suis heureux de donner suite à cet engagement en vous invitant à lire
ce document, à réfléchir aux questions qui y sont soulevées
et à nous communiquer votre point de vue. Que vous choisissiez de
contribuer à ce dialogue par l’entremise de notre groupe de
discussion sur Internet, en nous écrivant directement ou en participant à un
débat public, c’est avec intérêt que je prendrai
connaissance de vos commentaires.
Les derniers mois ont été particulièrement difficiles
pour la communauté internationale, et nul doute que les prochains
mois le seront également. Tout en cherchant des solutions aux dossiers
urgents, le gouvernement doit continuer de se pencher sur des questions de
portée plus générale qui, à plus long terme,
préoccupent aussi les Canadiens. J’espère que, tout en
vous intéressant de près à l’actualité au
Canada et à travers le monde, vous nous aiderez dans cette tâche
essentielle qui consiste à réfléchir à nos choix
et nos priorités pour l’avenir.
En plus de mener ce dialogue, le gouvernement s’emploie à renforcer
les capacités du Canada sur le plan de la politique étrangère
en améliorant la planification et la coordination entre les nombreux
ministères dont les activités touchent en partie au domaine
international. De l’agriculture à l’immigration en passant
par le commerce, l’environnement et la santé, les événements
qui surviennent à l’étranger ont des répercussions
sur pratiquement tous les aspects de nos affaires nationales, et l’inverse
est tout aussi vrai. Nous avons à cœur de veiller à ce
que tous les organes du gouvernement coopèrent afin de promouvoir
les valeurs et les intérêts des Canadiens ici et à l’étranger.
Votre concours est indispensable à la réalisation de cette
vaste tâche. En faisant connaître votre point de vue, vous pouvez
faire en sorte que la politique étrangère traduise véritablement
les valeurs et les intérêts des Canadiens. À l’heure
où le gouvernement examine les priorités et les orientations
de sa politique étrangère, il entend veiller à ce que
la contribution du public et de la société civile se situe
au cœur de ce processus. C’est pourquoi les consultations se dérouleront
sur de nombreux fronts et ne se limiteront pas, comme à l’habitude, à des
audiences publiques ou à la participation d’experts. Un groupe
de discussion sur Internet, qui sera à la fois informatif, interactif
et accessible, s’avérera très utile à cet égard.
Comme j'ai l’intention de faire rapport aux Canadiens en juin au sujet
des réactions de tous les participants à ce débat, je
vous demande de bien vouloir me communiquer votre point de vue d’ici
le 1er mai.
J’ai invité tous les députés de la Chambre des
communes à contribuer à ce dialogue et leur ai demandé de
tenir des assemblées publiques consacrées aux questions de
politique étrangère.
Les comités permanents de la Chambre et du Sénat examinent
les aspects de notre politique étrangère et leurs conclusions
seront intégrées à ce processus. Je tiendrai aussi des
consultations publiques un peu partout au pays pour examiner les questions
soulevées dans ce document. Les Canadiens qui ont accès à Internet
sont invités à prendre part aux discussions qui se déroulent
au site www.dialogue-politique-etrangere.ca.
Vous pouvez également nous faire parvenir vos commentaires par la
poste à l’adresse suivante:
Un dialogue sur la politique étrangère
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
125, promenade Sussex
Ottawa (Ontario) K1A 0G2
Merci de votre intérêt. J’attends vos commentaires.
L'honorable Bill Graham
Ministre des Affaires étrangères
Un dialogue sur la politique étrangère
Ce document vise à amorcer un dialogue avec les Canadiennes et
les Canadiens sur les priorités de notre politique étrangère
face aux nouvelles réalités mondiales. Les objectifs qui
ont façonné la politique étrangère du Canada
au fil des ans conservent toute leur pertinence. Qu’il s’agisse
d’assurer la sécurité sur notre territoire et de contribuer à la
sécurité mondiale, d’accroître la prospérité au
Canada et de favoriser l’expansion de la prospérité mondiale,
ou encore de promouvoir les valeurs et la culture auxquelles les Canadiens
sont attachés, ces objectifs visent à produire à la
fois un Canada meilleur et un monde meilleur. Même si ces objectifs
demeurent, il importe, face aux bouleversements qui se produisent présentement à l’échelle
du globe, que les citoyens et le gouvernement réfléchissent
ensemble à certaines questions qui revêtent une importance
cruciale. L’évolution actuelle de la situation mondiale s’accompagne à la
fois de nouveaux défis et de nouvelles possibilités, qui
nous obligent à réévaluer la façon dont nous
poursuivons les objectifs de notre politique étrangère. Comme
nous ne pouvons pas tout faire et être partout à la fois,
nous devons nous préparer à faire des choix pour décider
comment nos efforts et nos ressources pourront le mieux servir les valeurs
et les intérêts du Canada.
Vous êtes invités à utiliser ce document comme point
de départ pour vos réflexions et vos discussions. Il donne
un aperçu de certains domaines de la politique étrangère
canadienne sur lesquels, en raison des changements récents, il est
particulièrement important de poser un regard neuf. Après des
commentaires généraux sur l’orientation actuelle du Canada
en matière de politique étrangère et son rapport avec
un monde en mutation, le document présente quelques grandes questions
au sujet desquelles nous souhaitons connaître votre point de vue. Il
renferme des renseignements généraux qui mettent en lumière
les défis à relever et les possibilités à saisir,
et il cite en outre des exemples de mesures et d’engagements pris par
le Canada à cet égard dans le cadre de sa politique étrangère.
Bien entendu, le document ne renferme pas une liste exhaustive des faits
et points de vues qui pourraient éclairer votre réflexion.
Mais nous savons que les Canadiens mettront à profit leurs vastes
connaissances et leur expérience dans l’étude de ces
questions. Nous vous invitons également à consulter les nombreuses
ressources documentaires accessibles depuis notre site (www.dialogue-politique-etrangere.ca).
Nous espérons que vous apporterez des réponses, aussi détaillées
que vous le voudrez, aux questions soulevées dans ce document. En
nous faisant part de vos points de vue, vous nous aiderez à faire
en sorte que la politique étrangère du Canada corresponde réellement
aux souhaits des Canadiennes et des Canadiens.
Une politique étrangère canadienne pour un monde meilleur
Le monde que nous souhaitons ressemble beaucoup au Canada auquel nous aspirons
: un monde où règnent la sécurité et la prospérité collectives,
la tolérance et le respect de la diversité, la démocratie
et le respect des droits de la personne, la possibilité de s’épanouir
et la justice pour tous. Dans un monde qui se caractérise par une
intégration croissante, le Canada a la possibilité d’apporter
une contribution décisive par son influence et son action. Il est également
vrai que les événements qui surviennent à l’étranger
influent de plus en plus directement sur notre vie quotidienne et, ce faisant,
sur les choix que font les Canadiens. Le monde fait face à de nombreux
dangers et à de nombreuses sources d’incertitude tels que la
pauvreté endémique, les maladies, le changement climatique,
le crime organisé et le terrorisme. Sur tous ces plans, les Canadiens
savent qu’il en va de leur intérêt à long terme
de contribuer à bâtir un monde plus juste. Un monde plus sûr,
plus sain et plus respectueux de l’environnement ne peut qu’entraîner
le Canada dans la même voie. Une communauté mondiale ouverte
et prospère offrira de nouvelles possibilités aux Canadiens.
Notre avenir est intimement lié à celui des autres.
La réussite de la politique étrangère d’un pays
dépend en grande partie de ses actions et de la manière dont
il est perçu à l’étranger. À cet égard,
la politique étrangère du Canada bénéficie d’un
grand nombre d’atouts. Les Canadiens sont bien accueillis partout dans
le monde, pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils représentent.
Nous sommes une société démocratique, bilingue, multiculturelle,
libre et ouverte, fondée sur le respect de la diversité. Nous
sommes une nation qui se bat pour le respect universel des droits de la personne
et l’accès à un niveau de vie élevé pour
tous. Le fédéralisme canadien est un système qui, dans
un large mesure, permet à nos ordres de gouvernement de collaborer
de façon constructive.
En actualisant la politique étrangère du Canada, nous devrons
nous concentrer aussi bien sur les défis à relever que sur
les possibilités à saisir. Le gouvernement est résolu à gérer
ses politiques et ses ressources nationales dans l’intérêt
des Canadiens, et le meilleur moyen d’y parvenir est souvent d’unir
nos forces à celles d’autres pays. Bon nombre de problèmes – pauvreté,
dégradation de l’environnement, maladies infectieuses, terrorisme
international et crime organisé, pour n’en citer que quelques-uns – sont
trop complexes pour qu’un pays puisse prétendre les résoudre à lui
seul. Vu l’interdépendance qui caractérise aujourd’hui
la communauté mondiale, le Canada est tenu de collaborer avec d’autres
pays au sein d’institutions solides, capables de promouvoir nos intérêts
collectifs.
L’examen de la politique étrangère de 1995 et après
Les trois piliers
À la suite d’un examen parlementaire exhaustif, le gouvernement
du Canada a publié en 1995 un énoncé intitulé Le
Canada dans le monde, qui définissait trois objectifs connexes,
ou « piliers », pour notre politique étrangère, à savoir
la protection de notre sécurité dans un cadre mondial stable,
la promotion de la prospérité et de l’emploi, et la diffusion
des valeurs et de la culture canadiennes. Ces trois piliers définissent
les objectifs que poursuit le Canada dans de nombreux domaines, que ce soit
au sein des institutions multilatérales et dans le cadre de ses relations
bilatérales ou en prenant une série de mesures face aux tendances
mondiales récentes.
Interdépendance et multilatéralisme
À mesure que se multiplient les rapports d’interdépendance
entre les nations, politiques intérieures et politiques étrangères
ont tendance à se confondre. Les nouvelles technologies ont entraîné des
mouvements sans précédent de personnes, de capitaux, de biens,
d’information et d’idées par-delà les frontières
nationales. Le système international que le Canada a édifié de
concert avec d’autres pays favorise nos intérêts parce
qu’il nous permet de collaborer à la solution de problèmes
communs trop vastes pour qu’aucun pays puisse les régler à lui
seul. Dans un ordre international fondé sur des règles acceptées
de tous, les pays peuvent aplanir leurs différends par le dialogue
plutôt que par la guerre. Les Canadiens ont joué un rôle
de premier plan dans l’édification de ce système international,
et nous en retirons de nombreux bienfaits. Le gouvernement croit que le Canada
doit rester au premier rang des pays qui veulent créer des institutions
internationales novatrices et adapter les institutions en place pour qu’elles
soient mieux en mesure de résoudre les problèmes mondiaux.
Au cours des prochaines années, le Canada devra appuyer les institutions
internationales dans leur évolution, et participer à leurs
activités de façon à respecter les valeurs de notre
pays et à servir ses intérêts.
Relations entre le Canada et les États-Unis
Même dans un monde de plus en plus interdépendant, certaines
relations revêtent une signification particulière pour les Canadiens.
Aucune relation ne dépasse en importance celle que nous entretenons
avec les États-Unis, notre principal allié et voisin. Cette
relation est la plus importante pour nous, non seulement en raison des valeurs,
des relations historiques et géographiques et des innombrables liens
qui nous unissent, mais aussi parce que la puissance et l’influence
des États-Unis sont sans égales dans l’histoire de l’humanité.
Nos rapports commerciaux sont essentiels à notre prospérité économique
: les États-Unis achètent plus de 85 % de nos exportations
de marchandises et de services, nous achetons plus de 25% des leurs, et ils
sont, avec le Mexique, notre partenaire au sein de l’Accord
de libre-échange nord-américain (ALENA). Le couloir commercial
le plus actif en Amérique du Nord est le passage entre Windsor et
Detroit. C’est là que s’effectue près du tiers
des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis.
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le Canada s’est joint aux États-Unis
dans la nouvelle lutte mondiale contre le terrorisme. Les menaces posées
par le terrorisme international et les armes de destruction massive sont
un sujet de grave préoccupation pour le Canada et les États-Unis.
Elles exigent vigilance et coopération de la part de nos deux pays,
de concert avec d’autres nations et avec les institutions internationales. À terme,
notre volonté déclarée de contrer ces menaces pourrait
exiger des actions vigoureuses, avec un appui multilatéral. Les États-Unis
exercent un leadership déterminant dans cet effort. C’est pourquoi
le Canada a fortement encouragé et soutenu le dialogue et la coopération
des États-Unis avec les Nations-Unies, notamment face à la
menace que fait planer l’Iraq. Nous allons continuer de coopérer
avec les États-Unis et d’autres pays pour veiller à ce
que les Nations Unies et les autres institutions soient efficaces, particulièrement
en temps de crise.
Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis et avec nos
autres alliés pour protéger les valeurs auxquelles nous adhérons
tous, tels la liberté, la tolérance et le respect de la diversité culturelle.
Nous allons aussi poursuivre notre fructueuse coopération dans le
cadre de la Déclaration sur la frontière intelligente pour
maintenir les échanges commerciaux, si essentiels à l’économie
nord-américaine. Bien que les opinions diffèrent parfois au
Canada même quant aux meilleurs moyens de réaliser nos objectifs
et de rendre notre monde plus sûr, les liens d’amitié qui
unissent le Canada et les États Unis demeurent solides.
Transformation récente de la situation mondiale
Le rôle du Canada est aussi influencé par les changements qui
se sont produits récemment dans le monde. Les progrès rapides
des technologies des communications et de l’information, conjugués à l’explosion
des échanges commerciaux, ont radicalement transformé les affaires
internationales. La place de plus en plus grande qu’occupent les questions
environnementales, l’expansion du partenariat entre la Russie et l’Organisation
du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’élargissement
et l’approfondissement de l’Union
européenne, la formation de l’Union
africaine et l’apparition de nouvelles « puissances moyennes » :
voilà autant d’éléments qui nous amènent à nous
interroger sur l’influence du Canada dans le monde. Plus près
de nous, le renforcement de la démocratie en Amérique latine
et les progrès réalisés en vue de la création
de la Zone
de libre-échange des Amériques, rendent possibles des liens
encore plus étroits entre le Canada et les autres pays du continent.
En outre, le renouvellement des engagements internationaux en faveur de l’aide
au développement nous offre la perspective de travailler à la
réalisation des Objectifs de développement humain du millénaire
de l’Organisation
des Nations Unies (ONU) dans le cadre des grands organismes multilatéraux.
La communauté internationale se trouve aussi devant de nouvelles
réalités inquiétantes : la crise des armes de destruction
massive en Iraq, la prolifération des armes nucléaires et le
programme de mise au point des armes nucléaires en Corée du
Nord, l’intensification du conflit sur le Cachemire, l’escalade
du conflit au Moyen-Orient, les guerres civiles entraînant des centaines
de milliers de morts, l’exode de plus de 30 millions de réfugiés
ou de personnes déplacées, et l’effondrement qui menace
les économies et les sociétés à cause du VIH/sida,
surtout en Afrique.
Face à cette nouvelle donne internationale, le gouvernement du Canada
a mis en place une série d’initiatives pour renforcer la sécurité internationale,
promouvoir le commerce mondial et jouer un rôle efficace dans le Groupe
des huit grandes démocraties industrielles (G8). Dernièrement,
le Canada a piloté une initiative innovatrice dans le cadre du G8 pour
soutenir l’intégration de l’Afrique à l’économie
mondiale. Un certain nombre de dirigeants africains progressistes ont mis
au point le Nouveau
partenariat pour le développement de l’Afrique; le Plan
d’action pour l’Afrique du G8 vise à appuyer cette
initiative, en concentrant les efforts de développement sur les pays
qui auront démontré leur attachement à la démocratie, à la
bonne gouvernance et au respect des droits de la personne. Le Canada a également
adhéré au Partenariat mondial
contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières
connexes, une autre initiative du G8 qui s’inscrit dans la lutte
internationale contre la non-prolifération.
Dans ces domaines, comme dans bien d’autres, le Canada doit relever
les défis que suscitent les récentes transformations de la
situation mondiale tout en poursuivant ses propres objectifs en matière
de politique étrangère. Dans cette optique, nous vous demandons
d’engager une vaste réflexion sur l’orientation que notre
pays doit suivre dans l’avenir.
Questions à discuter
- Quels sont les valeurs et les intérêts qui devraient avoir
le plus d’importance dans l’élaboration de notre politique étrangère?
Comment la politique étrangère du Canada peut-elle mieux
refléter les préoccupations et les priorités des Canadiens?
- À la lumière de l’évolution de la situation
mondiale, le Canada doit-il continuer à orienter sa politique étrangère
en fonction d’une stratégie reposant sur les « trois
piliers », ou doit-il plutôt rechercher un nouvel équilibre?
- Le Canada appartient à un grand nombre d’organisations
internationales, y compris le G8, l’OTAN, le Commonwealth, la Francophonie,
le Forum de coopération Asie Pacifique (APEC), l’Organisation
des États américains (OEA) et le Conseil de l’Arctique.
Convient-il d’intensifier notre participation à ces organisations
ou de la réajuster?
Sécurité
Les événements du 11 septembre 2001 ont montré que
même l’État le plus puissant du monde n’est pas à l’abri
du terrorisme. Tous les gouvernements se préoccupent davantage de
la sécurité de leurs citoyens, et le Canada est lui aussi appelé à contrer
un large éventail de menaces, militaires ou non, tant sur son territoire
qu’à l’étranger. Devant ces risques, nous devons
envisager d’accroître la coopération internationale en
matière de sécurité, et nous pencher tant sur les besoins
de notre propre sécurité militaire que sur les questions de
sécurité à caractère non militaire.
Coopération en matière de sécurité
Face à la menace terroriste, le Canada et les États-Unis agissent
de concert en coordonnant leurs efforts dans des domaines comme la surveillance
maritime et la réaction aux catastrophes. Nos deux pays ont signé la
Déclaration
sur la frontière intelligente, qui a pour but d’accroître à la
fois la sécurité et l’efficacité de notre frontière
commune au moyen de mesures comme les programmes de dédouanement accéléré pour
les personnes et les marchandises à faible risque, l’accroissement
des échanges d’information, le ciblage conjoint du trafic conteneurs,
et la formation d’équipes intégrées de contrôle
frontalier. Cette coopération permet de mieux contrôler la circulation
transfrontalière en facilitant les mouvements de personnes et de biens
qui nous sont mutuellement bénéfiques, tout en faisant obstacle
aux éléments qui menacent notre sécurité.
Sur le plan international, le Canada collabore avec l’ONU et
le G8 à diverses
mesures antiterroristes comme l’adoption de normes de sûreté pour
l’aviation, le démantèlement des réseaux de trafic
de stupéfiants, l’échange d’informations, la coopération
policière et judiciaire, et les moyens d’empêcher que
les nouvelles technologies tombent entre les mains de terroristes. Par ailleurs,
l’ONU a reconnu l’importance de combattre la corruption et le
blanchiment d’argent, qui sont aussi des moyens d’approvisionnement
pour les terroristes.
La montée des organisations non étatiques militantes renforce
les craintes que suscitent les armes de destruction massive, qu’elles
soient nucléaires, chimiques, biologiques ou radiologiques. Des accords
multilatéraux portent déjà sur le contrôle des
armements, la non-prolifération et le désarmement, et de nombreux
pays prennent des mesures pour contrôler la vente et l’exportation
d’articles qui pourraient servir à la fabrication de ces armes.
Il faut intensifier la coopération à l’échelle
mondiale pour promouvoir le respect de ces accords, et aussi pour empêcher
les entités non étatiques de s’emparer d’armes
interdites. La crise internationale qui entoure la question des armes de
destruction massive de l’Iraq montre bien à quel point il importe
que le
Conseil de sécurité de l’ONU soit doté de
moyens efficaces pour faire face à cette menace très réelle.
Sécurité militaire du Canada
Pour assurer sa sécurité, le Canada a besoin de forces militaires
capables de défendre le pays et d’appuyer sa politique étrangère
hors de ses frontières. Depuis de nombreuses années, notre
politique de défense s’articule autour de trois grands objectifs
: défendre notre pays, coopérer avec les États-Unis
pour défendre l’Amérique du Nord, et contribuer à la
paix et à la sécurité dans le monde. Récemment,
des militaires canadiens ont participé à des opérations
internationales, notamment à la coalition en Afghanistan, aux missions
de maintien de la paix dans les Balkans, au Timor-Leste (Timor-Oriental),
ainsi qu’en Éthiopie et en Érythrée, en plus de
l’intervention de l’OTAN au
Kosovo. Avant cela, la bravoure dont ont fait preuve les membres des forces
armées canadiennes au cours des deux guerres mondiales et en Corée
a suscité l’admiration et la gratitude de notre pays tout entier.
Le Canada a aujourd’hui des choix difficiles à faire à propos
de ses engagements militaires. Comme notre capacité d’influencer
les décisions portant sur la sécurité internationale
dépend en partie de notre aptitude à assumer nos responsabilités,
l’ampleur et la nature des ressources militaires du Canada ont un impact
sur le rôle qu’il peut jouer sur la scène internationale.
De plus en plus, on demande aux forces internationales de remplir des engagements
variés : livrer combat, restaurer l’ordre, faire respecter les
accords de paix et protéger les civils. Il est probable qu’au
cours des prochaines années, les forces d’intervention polyvalentes
seront très en demande. Nous devons réfléchir aux meilleurs
moyens pour nos forces armées d’appuyer notre politique étrangère.
Sécurité non militaire
Le Canada croit depuis longtemps que la capacité militaire n’est
qu’un volet d’une stratégie globale permettant d’assurer
notre sécurité au pays et à l’étranger.
Le principe de la sécurité humaine, inhérent à la
politique étrangère canadienne, reconnaît que la sécurité des États
est essentielle, mais qu’elle ne suffit pas à garantir la sécurité des
personnes. Il est primordial de s’attaquer aux causes non militaires
des conflits qui déstabilisent les sociétés et créent
des conditions propices au développement des extrémismes politiques
ou religieux. En raison des dangers que représentent les États
fragiles et mal gouvernés, la communauté internationale doit
aider ceux-ci à renforcer leurs institutions gouvernementales et leurs
systèmes judiciaires, à responsabiliser leurs dirigeants et à défendre
la primauté du droit. La stabilisation des États fragiles implique
la prévention des conflits et l’appui à la reconstruction
des États qui sortent d’un conflit. Le Canada ne pourra mener à bien
ces tâches qu’avec le concours des autres gouvernements, des
institutions multilatérales, du secteur privé et des organisations
de la société civile.
Les partenariats internationaux sont tout aussi essentiels pour contrer
d’autres menaces comme la pauvreté, les maladies infectieuses
et la dégradation de l’environnement. Il faut préserver
la qualité de l’air et de l’eau, non seulement pour notre
propre sécurité, mais aussi pour la stabilité mondiale
au cours des prochaines décennies. Le Canada a récemment ratifié le
Protocole de Kyoto sur le changement climatique. Nous collaborons avec les
provinces et les territoires, tout en travaillant avec l’industrie,
pour réaliser cet important engagement international.
Le Canada aborde également les autres questions de sécurité au
moyen d’une action multilatérale sur d’autres fronts.
La Convention
sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production
et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction, adoptée à Ottawa,,
constitue une réussite remarquable. Le Canada a également beaucoup
fait pour promouvoir la création d’une Cour
pénale internationale chargée de juger les auteurs de crimes
de guerre et de crimes contre l’humanité. Alors que la mise
sur pied de la Cour progresse, l’action internationale devra permettre
de la doter des moyens requis pour assurer une justice vraiment impartiale
lorsque les tribunaux nationaux ne pourront ou ne voudront pas s’en
charger.
Le Canada a également joué un rôle de premier plan vis-à-vis
la Commission internationale de l’intervention et de la souveraineté des États.
Comme la communauté internationale n’a pu empêcher le
génocide au Rwanda, la Commission, sous l’impulsion du Canada,
a examiné la question des responsabilités internationales
face à l’imminence d’une catastrophe humanitaire. Dans
son rapport, intitulé La
responsabilité de protéger, la Commission propose des
principes sur lesquels la communauté internationale pourra se guider
pour réagir rapidement lorsque des populations sont mal protégées
par leur gouvernement. Bien qu’une intervention puisse être
nécessaire en dernier recours, ce devoir de protéger a aussi
pour corollaire la prévention des conflits et la reconstruction
des sociétés ravagées par la guerre. Puisque les conflits
locaux ont souvent des effets déstabilisateurs au niveau régional
et international, ces principes s’inscrivent dans le cadre de considérations
plus larges concernant la sécurité.
Questions à discuter
- Quelles devraient être nos priorités lorsqu’il s’agit
d’assurer la sécurité des Canadiens? Le Canada doit-il
accorder plus d’importance aux opérations de combat? Ou à des
activités comme la collecte et l’analyse du renseignement?
Devrions-nous nous concentrer sur des mesures de sécurité de
portée générale, comme celles visant à contrer
la dégradation de l’environnement et la propagation des maladies
infectieuses? Quel rôle particulier devrions-nous jouer dans la promotion
de la sécurité internationale?
- Comment les forces armées canadiennes peuvent-elles le mieux
contribuer à la réalisation de nos objectifs en matière
de politique étrangère? En se concentrant sur la défense
nationale et continentale? En participant aux missions de combat dans le
cadre de coalitions internationales? En contribuant aux missions de paix?
Ou en s’acquittant de toutes ces tâches à la fois?
- Le Canada devrait-il déployer plus d’efforts pour remédier
aux conditions qui provoquent les conflits et l’insécurité au-delà de
nos frontières? Si oui, où doit-il le faire?
Prospérité
Promouvoir la prospérité des Canadiens et de la communauté mondiale
est un élément essentiel de la politique étrangère
du Canada. La prospérité économique de notre pays est
liée à la croissance sans précédent de l’économie
mondiale et à l’intégration des marchés mondiaux.
Notre économie, qui s’est développée dans le cadre
d’organisations axées sur les échanges internationaux,
tels l’Accord
général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT)
et l’entité qui lui a succédé, l’Organisation
mondiale du commerce (OMC), compte aujourd’hui parmi les plus riches
et les plus ouvertes du monde; notre prospérité est fortement
tributaire du commerce international et de l’investissement étranger.
Le Canada retire de nombreux bienfaits de l’ALENA et
des accords de libre-échange conclus avec divers autres pays. En avril
2001, à Québec, le Sommet des Amériques s’est
prononcé en faveur de relations économiques plus étroites
et plus nombreuses entre les pays du continent, tout en affirmant que les
libertés démocratiques, le respect des droits de la personne
et les normes environnementales et du travail sont des facteurs essentiels
au développement de l’hémisphère occidental.
Le Canada et l’Amérique du Nord
Les relations économiques entre le Canada et les États-Unis
illustrent les avantages d’un système commercial international
assujetti à des règles acceptées de tous. Dans le cadre
de ces relations, cependant, notre vulnérabilité aux mesures
protectionnistes et aux recours commerciaux injustifiés nous oblige à adopter
une nouvelle approche pour faire valoir nos droits et nos intérêts.
Le différend relatif au bois d’œuvre résineux montre
qu’il est possible, au moyen de communications ciblées et d’alliances
transfrontalières durables, de contrer les contestations suscitées
par des groupes d’intérêt contre les exportateurs canadiens.
Pour maintenir la croissance des échanges commerciaux et des mouvements
de capitaux, il faudra peut-être adopter de nouvelles mesures de gestion
de la frontière, améliorer les infrastructures et coopérer
en matière de réglementation pour stimuler la confiance des
investisseurs et des voyageurs, ainsi que pour réduire les coûts
de transaction des commerçants et des transporteurs. Le Canada doit évaluer
les meilleurs moyens d’opérer ces changements susceptibles d’accroître
notre prospérité, et notamment décider d’envisager
soit des ajustement aux institutions et aux arrangements actuels, soit de
nouvelles mesures pour promouvoir nos intérêts. Bien entendu,
en envisageant de telles mesures, il sera crucial de veiller à protéger
l’intégrité de nos politiques sociales et notre qualité de
vie.
Mondialisation de la prospérité
Bien que l’intégration économique ait ouvert de nouvelles
possibilités dans le domaine commercial, elle présente également
des défis inédits. Les crises financières de la dernière
décennie dans les marchés émergents ont mis en relief
les vulnérabilités provoquées par l’accélération
des mouvements de l’information et des capitaux. Des interventions
internationales ont aidé à contenir les crises économiques,
et il faut continuer d’améliorer les systèmes d’alerte
rapide et de faciliter une prompte action collective.
La mondialisation est une source importante de prospérité,
bien qu’elle ne soit pas sans susciter de problèmes. Elle profite à de
nombreux pays en développement, y compris certains des moins avancés,
mais ces bienfaits ne sont partagés équitablement ni entre
les pays ni à l’intérieur de ceux ci. Les crises financières
qui ont secoué le Mexique, l’Asie, la Russie et l’Amérique
du Sud depuis une décennie ont soulevé des préoccupations
au sujet des conséquences de l’austérité budgétaire,
de la privatisation et de la libéralisation des marchés. Pour
répondre aux besoins des plus défavorisés, il faudra
des efforts soutenus de la part des institutions financières internationales,
y compris le
Fonds monétaire international, pour ce qui touche à l’élaboration
de programmes d’aide aux pays en crise, et la
Banque mondiale, en ce qui concerne les programmes visant à promouvoir
le développement et à réduire la pauvreté dans
les marchés émergents. Au cours des prochaines années,
un des principaux défis consistera à faire en sorte que la
mondialisation favorise le progrès social et la protection de l’environnement.
Le gouvernement canadien est en faveur de l’élargissement continu
d’un système commercial international stable et fondé sur
des règles. À titre de membre de l’OMC,
le Canada participe à un nouveau cycle de négociations commerciales
mondiales, et appuie les demandes légitimes des pays en développement
qui réclament un meilleur accès aux marchés développés,
notamment pour leurs produits agricoles. À cette fin, en janvier 2003,
le gouvernement canadien a éliminé les droits de douane et
les quotas sur presque toutes les importations de 48 des pays les moins avancés,
dont 34 sont situés en Afrique.
En contribuant au développement international et à l’éradication
de la pauvreté, le Canada sert ses intérêts économiques
tout en répondant également aux préoccupations humanitaires.
C’est pourquoi le Premier ministre a annoncé que le Canada doublerait
son aide publique au développement d’ici 2010. L’aide
qui sera apportée au cours des années à venir devra être
efficace, souple et rapide, et axée sur les besoins les plus grands;
elle devra en outre correspondre aux priorités de notre politique étrangère
et aux valeurs et intérêts à long terme des Canadiens.
Le défi consiste à trouver les meilleurs moyens de combiner
tous ces objectifs.
Prospérité canadienne et vision du monde
En matière de développement, il reste de nombreuses difficultés à surmonter,
mais un grand nombre de pays concernés se transforment rapidement
de l’intérieur, opérant des réformes politiques
et économiques, répondant aux besoins d’une nouvelle
classe moyenne aisée et instruite, et jouant un rôle plus important
sur la scène internationale. La Chine, l’Inde, le Mexique et
le Brésil offrent au Canada de nouvelles possibilités de partenariats
productifs qui pourront se réaliser au moyen de stratégies
efficaces et d’une attention soutenue.
Au Canada, pour assurer la croissance économique et créer
des emplois, il faudra être compétitif sur les marchés
mondiaux et attirer les investissements, ce qui exige une société innovatrice,
dotée de travailleurs hautement qualifiés, de compétences
scientifiques de pointe et de vastes ressources d’apprentissage. Pour
cela, nous devons trouver des partenaires appropriés pour l’investissement,
l’éducation et la recherche, et attirer des travailleurs possédant
des connaissances et des compétences de pointe.
À l’étranger, le gouvernement canadien reconnaît
que les investissements des entreprises canadiennes doivent être à la
fois rentables et responsables quant à leurs répercussions
sociales et environnementales. Certaines entreprises ont connu une réussite
exemplaire en mettant en pratique les valeurs canadiennes dans leurs activités
commerciales à l’étranger. Dans les pays en développement,
l’investissement étranger apporte des bienfaits substantiels
et est essentiel à la réalisation des objectifs de développement
international. Dans les régions en conflit et dans les États
mal gouvernés, il peut aussi attiser la violence et les troubles.
Un des défis à relever au cours des années à venir
sera d’aider les entreprises canadiennes à faire des investissements
rentables qui servent aussi les intérêts des localités,
régions et pays où elles s’implantent.
La coopération avec les États-Unis et avec de nombreux autres
pays est essentielle à la préservation de l’environnement
du Canada. Nous devons mettre au point de meilleurs moyens pour promouvoir
une croissance respectueuse de l’environnement dans les pays en développement
tout en minimisant et en répartissant équitablement le coût
du respect des normes environnementales.
Questions à discuter
- Comment le Canada devrait-il profiter de sa situation géographique
en Amérique du Nord pour accroître sa prospérité tout
en faisant valoir son identité distincte?
- Comment le Canada peut-il aider à faire partager les bienfaits
de la mondialisation plus largement entre tous les pays du monde et à l’intérieur
de ceux-ci?
- Le Canada devrai-il cultiver de nouveaux partenariats économiques
avec des puissances émergentes comme la Chine, l’Inde, le
Mexique et le Brésil?
Valeurs et culture
La politique étrangère du Canada doit refléter ce qu’il
est, c’est-à-dire une société multiculturelle
et bilingue, libre et ouverte, prospère et démocratique. L’expérience
des immigrants venus du monde entier et la culture des peuples autochtones
sont des éléments constitutifs de notre identité. Le
respect de l’égalité et de la diversité émane
de l’ensemble des caractéristiques religieuses, raciales, culturelles
et linguistiques qui servent de fondement à nos communautés.
Ce que nous sommes a une incidence sur les affaires étrangères
parce que la place du Canada dans le monde ne découle pas seulement
des relations entre gouvernements. Les échanges et les liens qui unissent
les groupes et les individus d’un pays à l’autre se multiplient
tout comme se diversifient et s’approfondissent les interdépendances
de toute sorte d’un bout à l’autre de la planète.
Cette « diplomatie publique » est devenue un outil dont nous
nous servons constamment pour promouvoir nos valeurs, partager notre expérience
et exercer notre influence à l’étranger.
Le partage de nos valeurs et de notre expérience
Même si nous n’atteignons pas toujours les buts que nous nous
fixons, le Canada est généralement perçu à l’étranger
comme une société très florissante. Cet atout fait de
nos valeurs et de notre culture un véritable pilier de notre politique étrangère
et un complément indispensable des deux autres piliers, la sécurité et
la prospérité. En faisant la promotion des valeurs canadiennes à l’étranger,
nous répondons aux préoccupations humanitaires que les Canadiens
entretiennent depuis longtemps et nous diffusons des modèles sociaux
auxquels souscrivent la plupart de nos alliés. En même temps,
nous favorisons l’émergence de conditions mondiales propices à notre
sécurité et à notre prospérité. En plus
de nous efforcer de réaliser nos valeurs sociales et politiques chez
nous, nous pouvons aussi, lorsque nous les faisons connaître à l’étranger,
en bénéficier nous-mêmes et en faire bénéficier
les autres.
Depuis longtemps, un des éléments les plus respectés
de la politique étrangère canadienne est la promotion des droits
de la personne, de la primauté du droit, de la démocratie,
du pluralisme, de l’égalité des sexes et de la bonne
gouvernance. Bien sûr, de nombreux pays et de nombreux peuples adhèrent à ces
valeurs, mais le Canada possède des atouts particuliers – sa
population et son expérience, notamment – qui font qu’il
est bien placé pour contribuer à leur réalisation.
De nombreux exemples illustrent les atouts dont dispose le Canada dans ce
domaine. Dans un monde où sévissent des conflits intra-étatiques
et des dissensions inter-ethniques, l’expérience du Canada comme État
fédéral, bilingue et multiculturel montre que diversité et
cohésion sociale peuvent coexister au sein d’un même pays.
Certains pays qui tentent d’unir différentes communautés
linguistiques et culturelles prennent pour modèle la souplesse de
notre fédéralisme, lequel cherche à établir un équilibre
entre la solidarité nationale et l’autonomie locale. La
Charte canadienne des droits et libertés est considérée à l’étranger
comme un cadre qui définit les droits de manière inclusive
dans une société plurielle.
Ouvert aux immigrants originaires de toutes les parties du monde et résolu à les
faire participer à tous les aspects de la vie sociale, le Canada inspire
le respect à l’étranger pour sa compréhension
des différences culturelles. D’autres pays nous ont demandé de
partager notre expérience du dialogue et du règlement pacifique
des différends, et il se présente bien d’autres occasions
de jouer un rôle de médiateur.
Au milieu des tensions internationales actuelles, les Canadiens peuvent
jouer un rôle important en encourageant le dialogue entre les différentes
communautés culturelles du monde. En tendant la main à nos
partenaires, au Canada et à l’étranger, nous pouvons
montrer à toutes les nations que la diversité des religions
est compatible avec les valeurs fondamentales communes que sont la démocratie,
les droits de la personne, la diversité et le respect mutuel. De plus,
en valorisant la diversité inhérente aux religions, nous pourrons
mieux répondre aux extrémistes qui cherchent à radicaliser
les croyances à des fins politiques.
Promotion de notre culture
Un autre objectif de la politique étrangère canadienne consiste à attirer
les étudiants étrangers. Non seulement ceux-ci contribuent-ils à l'économie
de notre pays, mais ils favorisent en outre les échanges de connaissances,
la compréhension mutuelle des cultures et les échanges commerciaux
entre les citoyens du Canada et ceux d'autres pays. La promotion de l’éducation
canadienne à l’étranger est assumée conjointement
par le gouvernement fédéral et les provinces de même
que par les programmes de bourses à l’intention des étudiants étrangers,
les programmes d’études canadiennes outre-mer et nos ambassades
dans les diverses régions du monde.
La promotion de la culture canadienne fait aussi appel à nos artistes,
dont la diversité et le talent sont remarqués dans le monde
entier. Les succès internationaux de nos écrivains, musiciens,
cinéastes et autres créateurs intellectuels ouvrent des portes à nos
exportateurs, investisseurs et éducateurs. Ce genre de diplomatie
culturelle, dont l’influence s’exerce en marge de la diplomatie
officielle, diffuse nos valeurs et fait partager notre expérience
nationale, tandis que nos délégations d’artistes, de
dirigeants autochtones, de scientifiques, d’universitaires et de gens
d’affaires distingués présentent au monde le visage contemporain
du Canada.
La mondialisation et les changements technologiques représentent
un défi pour les cultures nationales, mais ils nous donnent aussi
l’occasion de renforcer la diversité culturelle. Pour favoriser
la diffusion de sa culture au pays et à l’étranger, le
Canada collabore avec d’autres pays à l’élaboration
d’un accord international qui affirmera l’importance de préserver
et de promouvoir les cultures distinctes, et d’en reconnaître
la valeur. Grâce à une entente fondée sur des règles,
les pays pourront continuer d’appliquer leurs politiques culturelles
propres tout en respectant les normes du système commercial international.
Questions à discuter
- Le Canada doit-il continuer de promouvoir dans le monde les valeurs
que sont les droits humains, la démocratie, le respect de la diversité et
l’égalité des sexes? Si oui, quelles sont les meilleures
façons de le faire?
- Le Canada devrait-il rechercher les occasions de favoriser le dialogue
interculturel et la compréhension interconfessionnelle dans le monde?
- Quels sont les meilleurs moyens pour le Canada de faire connaître à l’étranger
sa culture et son expérience?
Conclusion
Un appel aux Canadiens
Le gouvernement croit que les Canadiens veulent que, dans les années à venir,
leur politique étrangère continue de refléter leur identité,
leurs valeurs et leur expérience, et de promouvoir la sécurité et
la prospérité au pays et à l’étranger.
Les choses ont beaucoup changé depuis le dernier examen de la politique étrangère
canadienne. La mondialisation et ses effets, le terrorisme international,
notre rôle en Amérique du Nord, l’intensification du dialogue
culturel et l’aptitude des institutions internationales à réagir
efficacement face aux crises sont autant de sujets qui nécessitent
une remise en question et nous invitent à réfléchir
aux priorités qui orienteront nos choix dans l’avenir. Il faut
que les citoyens et le gouvernement examinent ensemble les questions soulevées
dans ce document. En exprimant vos commentaires, vous pouvez nous aider à faire
en sorte que la politique étrangère du Canada continue de représenter
les opinions des Canadiens et des Canadiennes.
Questions à discuter
L’examen de la politique étrangère de 1995 et après
- Quels sont les valeurs et les intérêts qui devraient avoir
le plus d’importance dans l’élaboration de notre politique étrangère?
Comment la politique étrangère du Canada peut-elle mieux
refléter les préoccupations et les priorités des Canadiens?
- À la lumière de l’évolution de la situation
mondiale, le Canada doit-il continuer à orienter sa politique étrangère
en fonction d’une stratégie reposant sur les « trois
piliers », ou doit-il plutôt rechercher un nouvel équilibre?
- Le Canada appartient à un grand nombre d’organisations
internationales, y compris le G8, l’OTAN, le Commonwealth, la Francophonie,
le Forum de coopération Asie Pacifique (APEC), l’Organisation
des États américains (OEA) et le Conseil de l’Arctique.
Convient-il d’intensifier notre participation à ces organisations
ou de la réajuster?
Sécurité
- Quelles devraient être nos priorités lorsqu’il s’agit
d’assurer la sécurité des Canadiens? Le Canada doit-il
accorder plus d’importance aux opérations de combat? Ou à des
activités comme la collecte et l’analyse du renseignement?
Devrions-nous nous concentrer sur des mesures de sécurité de
portée générale, comme celles visant à contrer
la dégradation de l’environnement et la propagation des maladies
infectieuses? Quel rôle particulier devrions-nous jouer dans la promotion
de la sécurité internationale?
- Comment les forces armées canadiennes peuvent-elles le mieux
contribuer à la réalisation de nos objectifs en matière
de politique étrangère? En se concentrant sur la défense
nationale et continentale? En participant aux missions de combat dans le
cadre de coalitions internationales? En contribuant aux missions de paix?
Ou en s’acquittant de toutes ces tâches à la fois?
- Le Canada devrait-il déployer plus d’efforts pour remédier
aux conditions qui provoquent les conflits et l’insécurité au-delà de
nos frontières? Si oui, où doit-il le faire?
Prospérité
- Comment le Canada devrait-il profiter de sa situation géographique
en Amérique du Nord pour accroître sa prospérité tout
en faisant valoir son identité distincte?
- Comment le Canada peut-il aider à faire partager les bienfaits
de la mondialisation plus largement entre tous les pays du monde et à l’intérieur
de ceux-ci?
- Le Canada devrai-il cultiver de nouveaux partenariats économiques
avec des puissances émergentes comme la Chine, l’Inde, le
Mexique et le Brésil?
Valeurs et culture
- Le Canada doit-il continuer de promouvoir dans le monde les valeurs
que sont les droits humains, la démocratie, le respect de la diversité et
l’égalité des sexes? Si oui, quelles sont les meilleures
façons de le faire?
- Le Canada devrait-il rechercher les occasions de favoriser le dialogue
interculturel et la compréhension interconfessionnelle dans le monde?
- Quels sont les meilleurs moyens pour le Canada de faire connaître à l’étranger
sa culture et son expérience?
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