Le ministre Graham a lancé un Dialogue sur la politique étrangère le mercredi 22 janvier 2003 en publiant un document de réflexion. Le Dialogue vise à faire participer les Canadiens aux échanges sur la politique étrangère du Canada.
Réponses par Internet au document de réflexion
du ministre :
Activités électroniques
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À ce jour
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Réponses aux questions
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831 |
Participation aux groupes de discussion
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708 |
Participants inscrits
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813 |
Visites du site
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23 827 |
Assemblées publiques :
St. John's 3 mars 2003
Charlottetown, 4 mars 2003
Halifax, 4 mars 2003
Saint John, 5 mars 2003
Thèmes principaux
Le risque de conflit avec l'Iraq demeure l'un des thèmes principaux.
Un nombre croissant de participants affirment que le Canada a manqué à ses
engagements internationaux. On se préoccupe toujours de l'environnement.
« Les relations canado-américaines doivent être le thème central de notre politique étrangère. Si ce n'était de ces relations, nous serions encore plus marginalisés que maintenant sur la scène internationale.»
« Le Canada a vis-à-vis les États-Unis bien plus de pouvoir de négociation que ce qu'il veut, souvent, admettre et utiliser. »
« Il ne suffit pas de promouvoir la justice et le mieux-être social comme valeurs pour ensuite tourner le dos à ces valeurs dans nos dispositions frontalières avec les États-Unis ou dans notre appui à l'action unilatérale des États-Unis vis-à-vis de l'Iraq.»
« Notre sécurité est bien plus étroitement liée à notre historique sur les questions de droits de la personne, d'aide extérieure et de justice mondiale... qu'aux chars d'assaut et aux sous-marins anglais qui ont des fuites. »
Citation de la semaine
«D'après moi, il s'agit moins d'élaborer une politique étrangère plus proches
des préoccupations et des priorités des Canadiens que de bâtir une politique
étrangère avec un leadership, des ressources et une cohérence morale et
intellectuelle pour satisfaite son efficacité.»
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« Je crois que le Canada devrait renouer avec son rôle depuis longtemps perdu de gardien de la
paix, favorisant la paix entre et avec d'autres pays. Il faudrait donc réduire [ou] éliminer nos
dépenses militaires et distribuer plus de fonds sous forme d'aide humanitaire (p. ex., par l'ACDI. »
« Depuis le début des années 60, nous avons oublié deux leçons : (1) avoir des forces militaires
de second ordre est un luxe co&uirc;teux pour un pays; (2) la nature a horreur du vide et, si nous ne nous
défendons pas notre souveraineté, quelqu'un le fera pour nous. »
«Les efforts humanitaires et les opérations militaires ne s'excluent pas mutuellement. Par
exemple, les interventions dans les crises humanitaires dans des contextes menaçants, comme celui des
États défaillants, exigent aussi bien des forces aptes au combat que des travailleurs et des
organisations humanitaires.»
« Personne n'aime les pique-assiette, et l'idée que se font les membres des organisations Canada
vont de l'embarras, pour les plus charitables, à un vrai mépris de la part de ceux qui considèrent le
Canada comme au mieux sans intérêt, au pire hypocrite. »
« Le Canada devrait former une coalition pour négocier un accord plus symétrique sur le commerce
multilatéral, un accord dans lequel les États-Unis n'auraient pas tous les atouts, ne seraient pas
capables de changer les règles pour servir leurs propres intérêts. »
«Nous devons non seulement augmenter notre aide extérieure, mais aussi commencer à exploiter les
compétences canadiennes dans les domaines de l'agriculture, de la science, de la technologie et de la
médecine pour aider d'autres pays à parvenir à l'autarcie et à la sécurité.»
« Nous devrions continuer à chercher les moyens d'être plus démocratiques dans la prise de
décisions chez nous. »
« Nous ne devons jamais imposer nos valeurs aux autres, mais il arrive que nous devons intervenir
dans les affaires d'un autre pays. À certains moments, il faut arrêter d'écouter la raison et écouter
plutôt sa conscience. »
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VUE D'ENSEMBLE
Ce rapport résume les observations et recommendations reçues entre le 18
février 2003 et le 25 février 2003. Les points saillants des activités de la semaine sont présentés dans la marge de gauche.
Ces communications sont issues des
assemblées publiques tenues par le Ministre et des tables rondes
spécialisées, et comprennent aussi la correspondance envoyée au Ministère
et les échanges qui ont marqué les débats électroniques (coordonnés par
byDesign eLab et le projet eCommons/Agora électronique).
THÈMES
RÉACTION DU PUBLIC AU DIALOGUE
« Pour réfléchir aux préoccupations et aux priorités des Canadiens, il faut un
mécanisme qui n'existe pas maintenant. Le dialogue est un bon début. Il est important
de faire participer la société civile au dialogue. »
« Les Canadiens sont heureux de votre invitation à commenter la politique
étrangère du Canada au début du XXIe siècle. »
OBSERVATIONS SUR LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
- À propos des trois piliers : « Pris collectivement, ils semblent témoigner
d'un peu plus d'arrogance que nous n'en avons naturellement. Cela sent aussi très
fort « l'esprit de comité. » Pourquoi ne pas dire simplement : « Assurer la sécurité
du Canada en rendant le reste du monde un peu plus tolérable »?
- « L'ambiguïté sert souvent les besoins des efforts politiques et des relations
internationales, mais les orientations de la politique étrangère doivent être
claires. »
- Par-dessus tout, le Canada doit maintenir son image de pays pacifique.
- Il existe un large soutien pour les trois piliers, mais plusieurs participants
estiment qu'ils sont trop vagues et intéressés et n'accordent pas assez d'attention
aux questions environnementales. La promotion des intérêts canadiens est mentionnée
moins fréquemment que celle des valeurs, mais les intérêts jugés essentiels comprennent
la protection des citoyens canadiens (chez eux et à l'étranger), la sécurité et la
stabilité économique au Canada, la sécurité mondiale, la préservation de la souveraineté
et la gestion durable des ressources.
- On continue de soutenir la participation du Canada aux institutions multilatérales,
mais on signale de plus en plus que le Canada doit s'engager à fond dans
ces institutions, sans quoi il risque de perdre sa crédibilité.
RELATIONS ENTRE LE CANADA ET LES ÉTATS-UNIS
Tendances
- Si la majorité des participants recommandent une position plus énergique dans
les négociations avec les États-Unis (p. ex., refuser d'appuyer une intervention
militaire contre l'Iraq, se retirer de l'ALENA, etc.), une minorité soutient que les
États-Unis sont une source importante de prospérité et de sécurité économique.
Opinions
- Le Canada devrait éviter de communiquer aux États-Unis de l'information qui
pourrait ensuite être utilisée contre des citoyens canadiens.
- Les participants continuent de réclamer une politique étrangère qui soit moins
dépendante des besoins et intérêts des États-Unis.
PAIX ET SÉCURITÉ INTERNATIONALES
Inquiétude au sujet de l'Iraq
- La majorité des réponses expriment de l'inquiétude au sujet d'une éventuelle
participation du Canada à l'intervention militaire en Iraq. Les participants préfèrent
toujours les efforts diplomatiques déployés dans le cadre de l'ONU.
Opinions
- Le Canada devrait s'efforcer d'atténuer la pauvreté, de calmer la concurrence dont
les ressources font l'objet et de désamorcer d'autres causes profondes de conflit, mais
il doit opter pour la prudence dans son intervention.
conflits abordés
- Israël, Inde et Pakistan, Corée du Nord, Tchétchénie
SÉCURITÉ (EN GÉNÉRAL)
Tendances
- Les participants réitèrent que les disparités mondiales sont incompatibles avec la
sécurité mondiale.
- Ils soulignent aussi l'importance de l'environnement, des soins de santé et de
l'éducation comme conditions préalables à la sécurité du Canada et du monde.
Conseils
Environnement
- Le Canada devrait se soucier davantage du développement durable et de la protection
de l'environnement. Le gouvernement devrait promouvoir la défense de la diversité
biologique et honorer ses engagements relatifs au Protocole de Kyoto.
- L'épuisement et la répartition inégale des ressources donnent lieu aux conflits.
La politique canadienne doit donc promouvoir une gestion à long terme et responsable de
ses ressources.
Santé
- Le Canada doit faire plus pour résoudre le problème du sida en Afrique et le manque
de soins de santé pour les Nord-Coréens et les Iraquiens.
Multilatéralisme
- Le Canada, avec ses ressources et son influence limitée, peut quand même faire valoir
sa politique étrangère dans les institutions multilatérales. Une minorité estime que
les manquements à ses engagements existants nuient à sa crédibilité internationale et à
sa participation ultérieure aux instances multilatérales.
- Plusieurs participants disent que l'Organisation des États américains (OEA) est une
« clique » sans pertinence. Un participant estime cependant que l'OEA pourrait devenir
plus importante à la lumière des négociations sur la ZLEA
- Le Canada devrait réclamer la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher
les membres permanents d'utiliser leur droit de veto pour faire obstacle à la volonté de
la majorité. De plus, au sein de l'ONU le Canada devrait mettre de l'emphase sur la
promotion des principes fondateurs.
FORCES MILITAIRES
Tendances
- Les participants continuent à considérer la défense nationale et le maintien de la
paix comme les principaux rôles à jouer par des Forces armées canadiennes. Toutefois, un
appui plus ferme se dessine pour un accroissement des dépenses militaires afin de permettre
aux Forces de se charger d'activités et de rôles divers à l'étranger.
- Le Canada doit s'assurer d'avoir les moyens d'honorer ses engagements découlant
des alliances internationales. Autrement, il devrait s'abstenir d'y participer.
Opinions
- Le Canada devrait se concentrer sur des initiatives comme les équipes d'intervention en
cas de catastrophe (DART) capables d'intervenir pour la protection civile et dans les
situations de crise à l'étranger. En outre, le Canada devrait se donner des équipes
spécialisées capables de réagir rapidement à des conflits à l'étranger et à des urgences
au Canada en offrant des services comme la police, la réparation et la gestion
d'urgence d'infrastructures essentielles, la planification des réseaux de communication
et de logistique.
- Il faudrait augmenter la capacité canadienne de collecte et d'analyse de
renseignements. Plus particulièrement, la surveillance des côtes de l'Arctique et des
passages frontaliers devrait être une priorité de premier ordre.
- Il faudrait renforcer la présence de la GRC aux frontières et dans les ports. La GRC
devrait être plus intégrée aux missions des Forces à l'étranger, pour jouer un rôle de
maintien de la paix et offrir une formation aux forces policières locales.
- Les Forces devraient être mieux équipées et moins compter sur les alliés pour les amener
sur les lieux des conflits et des urgences.
COMMERCE ET PROSPÉRITÉ
Tendances
- Des participants s'inquiètent des contraintes que l'ALENA et l'OMC imposent à la politique
canadienne. Bien que la majorité des réponses restent favorables au libre-échange, un nombre
appréciable de répondants estiment qu'il faudrait ajouter des normes sur la main-d'oeuvre,
les droits de la personne et l'environnement dans les accords existants et futurs.
- La prospérité économique est constamment perçue comme dépendante de la paix et de la
sécurité internationale; de plus, certains participants soutiennent qu'une plus grande
prospérité économique accroîtrait la sécurité.
- Le Canada devrait continuer à promouvoir le libre-échange et à explorer des marchés
émergents en Asie pour aider à atténuer sa dépendance économique à l'égard des États-Unis,
sans perdre de vue les droits de la personne, la main d'oeuvre et les pratiques en matière
environnementale.
- Plusieurs participants estiment que le Canada devrait soit se retirer de l'ALENA, soit
renégocier des articles du chapitre 11. D'autres recommandent que le Canada intensifie ses
échanges avec le Mexique et le Brésil et s'appuie sur ces nouvelles relations pour
l'élaboration d'un nouvel accord régional.
- Le Canada devrait faire valoir sa grande qualité de vie, sa stabilité économique et
sociale pour attirer les investissements étrangers.
- Sur le plan intérieur, le gouvernement devrait soutenir l'infrastructure agricole au
Canada et encourager la désurbanisation.
- Le Canada devrait mettre l'accent sur l'augmentation de la prospérité des pays en
développement et il pourrait profiter de ses étroites relations avec les États-Unis pour
les encourager à faire de même.
Aide à l'étranger et renforcement des capacités
- Le Canada devrait être plus actif en offrant de l'aide aux pays en développement, mais
cibler l'éducation (notamment en génie, par exemple) et les projets écologiquement durables.
Des participants soutiennent que l'aide, si elle est saupoudrée, ne peut être efficace. Le
Canada devrait également offrir des services d'éducation et de formation à un plus grand
nombre d'étudiants et de professionnels étrangers.
- Le Canada pourrait aussi offrir son aide et ses compétences directement aux entreprises
étrangères pour les aider à améliorer leurs pratiques en matière de main-d'oeuvre et à
chercher des solutions abordables aux problèmes de pollution industrielle. Il devrait aussi
soutenir des prêts à faible taux d'intérêt et aider les personnes à faible revenu qui
veulent démarrer une entreprise ou une coopérative.
VALEURS ET CULTURE
Tendances
- Les participants sont toujours d'accord pour que le Canada fasse la promotion des valeurs,
dont les droits de la personne, la démocratie, le respect de la diversité et l'égalité entre
les sexes. Beaucoup soulignent que la meilleure façon de promouvoir ces valeurs est de
donner l'exemple.
- La culture canadienne peut faire sa propre promotion. L'attrait exercé par les
personnalités et artistes canadiens à l'étranger fait plus pour promouvoir la culture
canadienne que tout ce que pourrait faire une politique gouvernementale.
Opinions
- Le Canada devrait préconiser une démocratie ouverte et transparente avec une grande
protection des minorités. Autres valeurs à promouvoir : règlement juste et pacifique des
conflits, paix et sécurité internationale, protection de l'environnement.
- Les principes de la Déclaration des droits de l'homme de l'ONU et de la Charte canadienne
des droits et libertés doivent guider notre politique étrangère.
Dialogue interculturel et interconfessionnel
- Le Canada devrait s'efforcer de mieux comprendre le monde arabe et le monde plus large
de l'Islam.
- Il faudrait intensifier les échanges culturels et pédagogiquée moyen
d'améliorer la compréhension mutuelle entre cultures et confessions religieuses.
- Selon un participant, le dialogue interconfessionnel n'est pas un moyen productif de
promouvoir la sécurité internationale car l'extrémisme religieux trouve sa source dans la
pauvreté et la marginalisation plutôt que dans l'incompréhension entre cultures.
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